Comme plusieurs internationalistes, les voyages et les rencontres ont inspiré mon intérêt à étudier les relations internationales et le droit international. Bien que le droit international puisse parfaitement se pratiquer au Québec, mon parcours a plutôt été marqué par son caractère international. Après avoir complété un baccalauréat en relations internationales et droit international à l’Université du Québec à Montréal, j’ai entrepris un mandat de coopération volontaire au Guatemala, où j’ai pu travailler sur des dossiers concrets de violations aux droits humains. Forte de cette expérience, j’ai décidé de compléter ma formation en droit. Mon diplôme en poche, la prochaine destination allait être les États-Unis, afin de compléter une maîtrise en droit international des droits humains (LL.M.) à l’Université Notre Dame, Indiana. Les échanges entre les étudiant-e-s du programme, 22 juristes en provenance de 18 pays différents, tous et toutes avec une expérience unique, a certainement été parmi les éléments les plus enrichissants de cette expérience. J’ai aussi eu la chance de côtoyer les étudiant-e-s en droit, un programme de deuxième cycle aux États-Unis (J.D.). Les opportunités d’apprentissage ont été nombreuses. Les activités académiques, conférences, séminaires, groupes de lecture, lancements et autres, rendent presque difficile de se concentrer sur les cours. S’agissant d’une université privée, les infrastructures sont à la fine pointe de la technologie et les ressources abondantes.
Toutefois, qui dit université privée, dit frais très élevés. Pour réaliser un tel projet, il est donc nécessaire de rechercher et obtenir le financement approprié. Il est possible d’obtenir une partie du financement grâce au programme de prêts et bourses du gouvernement du Québec, qui s’applique aux études à l’étranger. Par ailleurs, plusieurs bourses existent pour les études aux États-Unis, telles Fulbright, John Peters Humphrey, Mackenzie King, les bourses d’études de l’Organisation des États Américains, en plus du financement offert par plusieurs universités. Il est important de garder en tête que ces bourses nécessitent, en plus de l’excellence du dossier académique et professionnel, une préparation assidue et attentive.
La cohérence du parcours et du programme choisi en lien avec ce parcours représente une partie importante du dossier. Il faut donc choisir avec soin le programme d’études le plus approprié non seulement par rapport au parcours accompli, mais aussi et surtout aux objectifs professionnels poursuivis. Une fois ces objectifs identifiés clairement, la prochaine étape consiste à réviser avec attention les différents programmes qui pourraient y répondre. Il ne faut pas hésiter à discuter avec d’anciens étudiant-e-s, connaître leurs expériences et écouter leurs conseils. Il est aussi utile d’entrer le plus tôt possible en relation avec l’université choisie, se présenter, poser des questions, voire même visiter le campus.
Il est primordial de commencer le processus d’application plusieurs mois et même plus d’un an à l’avance, et d’établir un échéancier clair de toutes les dates importantes.
Une fois sur place, il faut savoir saisir les opportunités d’apprentissage qui se présentent : participer activement en classe, aller vers les professeurs et les autres élèves, participer aux activités académiques et aux évènements de réseautage. Les maîtrises en droit (LL.M.) aux États-Unis ont pour la plupart une durée de deux sessions, une période très courte dont il vaut la peine de profiter au maximum.
La qualité de l’expérience marquera aussi la suite du parcours. À ce sujet, il est utile de penser très tôt aux possibilités envisagées à la fin du programme, tout en gardant l’esprit ouvert. Les applications pour certains programmes de visites professionnelles, fellowships, ou encore de doctorat, doivent être soumises plusieurs moins à l’avance.
Dans mon cas, le programme de maîtrise disposait d’un fonds destiné à financer des stages professionnels post maîtrise. Ayant cultivé mes contacts guatémaltèques, j’ai saisi l’occasion pour retourner travailler dans ce pays. J’ai contacté les personnes ressources et développé mon projet de stage en collaboration avec elles ainsi qu’avec l’université. Ayant évolué dans un contexte multiculturel et diversifié, j’ai pu m’intégrer rapidement dans mon nouvel environnement de travail et mettre concrètement en œuvre les notions développées dans le cadre de la maîtrise.
Les études et stages à l’étranger sont des opportunités uniques d’apprendre sur plusieurs plans : académique, professionnel, culturel, et personnel. Le droit international des droits humains est perçu, compris et appliqué de façons différentes selon les contextes. Avoir une expérience concrète de cette diversité a été et continue d’être pour moi hautement enrichissant et stimulant.